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Autour de l'inclusion - Myriam Varin-Bréant/Laalaj

Je me sens presque « insolente » ces temps-ci quand j’évoque la violence et la souffrance induites par l’inclusion d’élèves avec des troubles non pas des apprentissages mais du comportement de toutes les parties prenantes.

Enfants concernés, enfants scolarisés sans troubles, professionnels, familles. Chacun, tour à tour, instrument d’une violence normalisée par la pathologie dont on est atteint ou par l’absence de réponse possible à des situations de plus en plus insupportables. 

Quand a-t-on, au nom de l’inclusion du handicap et de la reconnaissance des besoins spécifiques, gommé du paysage éducatif une éthique digne de ce nom au carrefour des soins indispensables à l’accueil bienveillant et des missions d’équipes ?

Quand s’est-on habitué à laisser par ce biais entrer une forme de violence « acceptée », une mise en danger de tous à l’école ?

Comment n’a-t-on pas su, voulu, faire la part des choses entre accueil et simple volonté de se donner bonne conscience, sans même percevoir à l’horizon la cruauté de l’homogène droit à l’éducation sans poser la nécessité de l’échange et de la rencontre ?

Où s’est-elle échouée la pensée bienveillante originelle de l’esprit du législateur dopée au vivre ensemble ?

Vaille que vaille, faisant par ricochet du trouble le seul prisme de création des dispositifs d’inclusion, on ne s’attarde ni sur les ressources mobilisables, ni sur l’exclusion du non-trouble petit à petit.

Si aujourd’hui le paysage éducatif se reflète en creux dans le miroir de l’équité et de l’égalité des chances, c’est précisément parce qu’on se replie, année scolaire après année scolaire, derrière une frontière de plus en plus ténue de l’inacceptable au sein de nos écoles. Le fond s’est dissout dans la forme, des plannings à la carte aux objectifs individuels peau de chagrin, avec pour seule ambition des lignes noircies sur le logiciel « base élèves » collant aux enfants d’âge scolaire. 

Myriam Varin-Bréant/Laalaj

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